Le Canada est officiellement un pays bilingue. Le français et l’anglais sont de partout : dans les panneaux routiers, les instructions et les manuels, même dans les jeux en ligne de Vulkan Vegas, il y a des explications en français.

Cependant, dans la vie réelle, il y a peu de régions du Canada, en dehors du Québec, où l’on peut vivre une vie essentiellement francophone. En fait, en dehors du Québec, le français est en déclin au Canada. Le pays a besoin d’idées nouvelles pour enseigner la langue et promouvoir ses avantages économiques et sociaux. Un léger changement d’attitude pourrait aider à revigorer le bilinguisme.

Un rapport récent de Statistique Canada a montré que la proportion de Canadiens pour qui le français est la première langue officielle parlée est tombée.

  • L’enseignement du français au Canada est considéré comme une pratique essentielle pour encourager le bilinguisme, promouvoir la langue française au Canada et établir des liens avec les communautés canadiennes de langue maternelle française.

La richesse du bilinguisme

Les débats sur la place de la langue française au Canada sont souvent centrés sur l’unité nationale, les droits des francophones et la préservation de la culture. Bien qu’il s’agisse de considérations importantes, ce ne sont pas les seules raisons de promouvoir la langue française au Canada. Bon nombre de ces avantages se répartissent en trois catégories : la formation du capital humain, la mobilité et la place du Canada dans le monde.

Une offre bilingue

Les avantages du bilinguisme sont évidents. Mais inverser le déclin de la compréhension de la langue française n’est pas une tâche facile, surtout en dehors du Québec. Il existe de nombreuses solutions potentielles, comme accroître l’offre d’enseignement en immersion française. Bien que cette solution soit simple sur le plan conceptuel, elle pourrait être limitée dans la pratique par la disponibilité d’enseignants bilingues, la capacité à les attirer là où ils sont le plus nécessaires et les contraintes budgétaires. Mais faire du bilinguisme une priorité plus importante dans les écoles situées en dehors des communautés traditionnellement francophones semble être une approche raisonnable.

Une autre solution consiste à assurer la disponibilité de médias éducatifs et de divertissement en français.

Un loi sur le français qui fait peur aux anglophones

Un projet de loi visant à imposer davantage de langues dans la région francophone est contesté par la minorité anglophone, et les craintes touchent également les immigrés.

Depuis 1977, la loi 101 protège l’usage de la langue française, par exemple en réglementant son utilisation sur les panneaux d’affichage, dans l’enseignement des enfants et dans les entreprises de plus de 50 employés.

La nouvelle loi 96, quant à elle, vise à imposer le français jusque dans les plus petites entreprises et concerne évidemment aussi les immigrés. Leurs compétences linguistiques font partie des critères d’accueil et d’intégration harmonieuse dans les régions. Mais il faut dire qu’il y a aussi des migrants temporaires et des travailleurs étrangers au Québec. Ou, plus important encore, il y a des cas de regroupement familial.

En vertu des nouvelles règles, les réfugiés et les immigrants qui s’installent au Québec pourront bénéficier de services en anglais ou dans une autre langue pendant les six mois suivant leur arrivée. Par la suite, tous les services gouvernementaux seront exclusivement en français.

Un nouvel prof de langue : l’intelligence artificielle

Le ministère des langues officielles du Canada a annoncé qu’un investissement de plus de 2 millions de dollars sera accordé à l’organisme à but non lucratif Voilà Community Help, spécialisé dans les technologies éducatives, pour deux projets qui utilisent la technologie métaverse pour soutenir l’enseignement du français.

Cet investissement s’inscrit dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles du gouvernement canadien 2023-2028, dévoilé en avril et fondé sur les résultats de la recherche et de l’analyse sur les langues officielles de l’année précédente. Le gouvernement a annoncé qu’il investira 4,1 milliards de dollars dans des ressources et des programmes qui soutiennent les deux langues officielles du Canada.

Voilà Community Help a créé L’intelligence artificielle pour les langues officielles, un projet à grande échelle réalisé en partenariat avec plus de 35 conseils scolaires à travers le Canada. Le projet vise à optimiser l’utilisation de Voilà Learning, une plateforme virtuelle interactive qui permet aux élèves d’améliorer leurs compétences linguistiques tout en s’amusant. La plateforme dispose d’un campus virtuel où les élèves de tout le pays peuvent interagir entre eux, faire des devoirs, écrire sur un tableau, créer des vidéos, interagir avec des facilitateurs et obtenir l’aide d’enseignants qualifiés.

L’ajout de l’intelligence artificielle a permis à Voilà Learning de collecter des informations sur le style d’apprentissage et le profil unique de chaque élève, afin de leur fournir un contenu éducatif personnalisé et d’améliorer ainsi leur expérience d’apprentissage.

Une section de la plateforme est dédiée aux plus petits : le métavers simulera des espaces publics tels qu’une garderie, un parc ou un cinéma, permettant à chaque enfant d’interagir en français avec ses pairs dans des scénarios réalistes.